« Encore une fois, on reste les mains vides! »
Le délégué syndical des pickpockets parisiens est en colère contre les grèves des transports à répétition :
« Si on voulait tuer une économie parallèle, on ne ferait pas autrement. Je rappelle qu’on vient tout juste de sortir de la période COVID, qui, avec ces confinements à répétition et l’absence des touristes a déjà fait souffrir le secteur. Contrairement à presque tous les corps de métiers, jamais nous n’avons eu droit à une aide de l’état, et à aucun moment nous nous en sommes plaints.
Malgré les difficultés, on n’est pas resté les mains dans les poches, nous avons remis la main à la pâte et dans les sacs dès que possible. Et là, alors qu’on aperçoit enfin le bout du tunnel, on nous fait retomber. »
Les pickpockets inquiets pour leur retraite
« Est-ce qu’on fait grève, nous ? Non, on bosse. Est-ce qu’on a droit à une retraite à 64 ans ? Bien non. On en peut plus. Si on veut avoir une retraite, il faut qu’on bosse maintenant. Notre métier n’est pas reconnu comme métier pénible alors qu’il est très physique. Ce n’est pas possible d’ouvrir discrètement une fermeture éclair quand vous souffrez d’arthrose. Il faut aussi être en bonne forme physique, même si le risque de se faire courser par les flics diminue avec l’expérience. Ne nous empêchez pas de travailler! »
Le syndicat soutient les manifestations
Le syndicaliste dit pourtant soutenir les manifestations contre la réforme des retraites: « Tant que les personnes restent groupées pour qu’on puisse travailler, les manifestations, on est pour. Nous, on aurait préféré des manifestations de riches, mais malheureusement, ce sont plutôt les moins bien lotis qui semblent descendre dans la rue. On en a l’habitude. Dans les transports publics, c’est pas si différent. On fait avec. »
Le ministère se dit préoccupé par le sort des pickpockets
Du côté du ministère de l’Économie, on signale qu’on est en train de réfléchir à des solutions. « Si les grèves des transports perdurent, on exclut rien. Des aides, des programmes de substitution, on ne s’interdit rien », dit le porte-parole du ministre. « On pourrait envoyer quelques faux touristes dans le métro, avec des billets, des appareils photo et des smartphones bien visibles dans des sacs ouverts. Nous savons bien que Paris sans pickpockets, c’est tout simplement pas Paris. On ne laissera pas tomber un secteur qui fait partie de la renommée internationale de notre belle capitale ! »
Espérons que les professionnels du vol à la tire pourront tirer leur épingle du jeu et qu’ils ne resteront pas sur les carreaux blancs du métro. C’est tout un héritage parisien qui risque de disparaître. Déjà qu’il y a de moins en moins de bouquinistes.